14/12/2010
Emission n°16 : Robert Wyatt ... Rock Bottom
Après une incursion dans le milieu scolaire de Canterbury, continuons de plus belle avec l'un de ses meilleurs élèves, Robert Wyatt, qui en 1974, a obtenu un Master avec le chef d'oeuvre Rock Bottom.
Avant de se délecter de la quasi intégralité de l'album, petit retour sur les débuts de Robert Wyatt batteur, chanteur, compositeur.
Tout commence en 1966 avec les Wild Flowers, première ébauche qui nourrit en son sein les piliers du style Canterbury.
Suite à cette expérience Wyatt, Kevin Ayers et Mike Ratledge fondent Soft Machine mélange de pop et de jazz.
Après 4 Albums, lassé de voir le groupe tendre de plus en plus vers la musique instrumentale, Robert Wyatt (a un desir d'avenir plus juste et) s'en va former Matching Mole histoire de réchauffer ses cordes vocales et retrouver le gout des (choses simples) chansons.
Malheureusement en 1973 une chute le laisse paralysé des deux jambes. Contraint d'abandonner la batterie, il se consacre au claviers, au chant et à la composition, puis enregistre l'un des albums majeurs des 70's, pour ne pas dire du siècle: Rock Bottom.
Pour une Bio plus complète un très jolie site avec des interviews en français et en anglais, datant des années 70 à nos jours.
http://www.disco-robertwyatt.com/index.htm
On commencera donc l'emission avec deux titres enchainés du "volume 1" (1969)premier album de Soft Machine qui nous permettent d'apprecier à sa juste valeur les talents de batteur mais aussi de chanteur (et melodiste) de Wyatt: Why am i so short" et "so boot if at all".On y retrouve aussi Mike Ratledge (guitare),Hugh Hopper (basse) et Brian Hopper (sax alto,sax tenor)
Puis la piece maitresse de ce n°16 : Rock Bottom ,le deuxieme album solo de Robert Wyatt qu'on ecoutera,une fois n'est pas commune,en quasi intégralité.
Bien qu'ecrit dans sa grande majorité avant l'accident,il est difficile de ne pas voir dans l'intimisme et la noirceur de certains titres un coté autobiographique (en anglais hit the rock bottom signifie toucher le fond) à cette oeuvre tres largement consacrée à la compagne de Wyatt : Alfreda Benge qui signe aussi les dessins de la pochette et intervient dans le final de "Alife"
On demarre avec "Sea Song " petite chanson d'amour irreverencieuse bourrée d'allégories marines interprétée par Wyatt et Richard Sinclair (Deja present dans The Wild Flowers et par la suite dans Caravan,Hatfield And The North,Camel).Puis on passe directement au 3eme titre : Little Red Riding Hood Hit The Road,morceau pour le moins singulier (la batterie et les cuivres sont passés à l'envers pendant la premiere partie) ou Wyatt et Sinclair sont accompagnés du trompettiste sud Africain Mongezi Feza ( qu'on retrouvera quelques anées plus tard dans l'album "in praise of learning" de Henry Cow) et du poête,humoriste et parolier Ivor Cutler.
Puis deux titres plus intimistes : Alifib (Wyatt y retrouve le sensationnel bassiste des Wild Flowers et de Soft Machine : Hugh Hopper) et Alife (ou les deux musiciens sont rejoints par Gary Windo -Clarinetiste de Matching Mole qu'on retrouvera plus tard aux cotés de Chick Corea ou dans le big band de 60 musiciens (dont Wyatt mais aussi R.Fripp de Crimson)créé par le pianiste Keith Tippett , le Centipede et par Alfreda Benge (comme je l'ai deja dit plus tôt , fallait suivre).
L'album,comme l'emission ,se termine en apotheose avec le splendide Little Red Robin Hood Hit The Road (le petit robin des bois prend la route) ou l'on retrouve Wyatt,Sinclair,et Cutler entourés cette fois ci du battteur Laurie Allan (ephemere batteur de Gong sur Flying Teapot),du guitariste Mike Oldfield et du violoniste Fred Frith,dont on a deja beaucoup evoque la carriere (Henry Cow,Art Bears,Massacre ou plus recemment The Dreamers)
Une emission à l'image de l'album sensationelle que vous pouvez ecouter ici :
Apres avoir traité de la presence du jazz dans le rock progressif,on prendra le chemin inverse dans la prochaine edition consacrée à la presence de prog dans le jazz ancien (Keith Tippett Group) ou actuel (Andy Emler Megaoctet,Julien Julian Fractale,et des tas d'autres musiciens qui envoient grave leurs mamans.Bonne ecoute. Manu et Stephane
En bonus une petite vidéo de Soft Machine, "I should've known" qui réunit en un seul titre les compositions "Why am i so short ?" et "So boot if at all" que vous pouvez écouter dans cette émission, mais aussi retrouver sur le premier album du "Soft" sobrement intitulé Volume 1.
http://www.youtube.com/watch?v=gETYS-sNI9E&feature=related i should've known
Amis batteurs, nous ne saurons trop vous conseiller de voir Wyatt oeuvrer comme un diable derrière ces fûts avec Soft Machine, un mélange de rock et de jazz assez étonnant pour l'époque, qui annonce le style de John Bonham et se classe dans la catégorie des batteurs spectaculaires comme Buddy Rich, Gene Krupa ou Art Blakey avec la finesse d'un Elvin Jones
19:57 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : robert wyatt, rock bottom, ecole de canterbury, soft machine, hugh hopper, fred frith, gary windo, laurie allan, ivor cutler, mongezi feza, mike oldfield, alfreda benge, vraiment autre chose